Vers le zéro phyto ?

Il faut savoir qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, d’outil permettant d’obtenir un résultat comparable à celui des produits phytosanitaires qui restent cependant les plus nocifs pour l’environnement et la santé. Toutefois, il est possible de mettre en œuvre une gamme d’outils et de méthodes complémentaires.

Pour cela, les agents techniques doivent accepter de modifier leur rythme de travail et de concentrer leur action sur l’aspect préventif (mulchage, plantation de couvre-sol, désherbage alternatif,…).

Une réflexion sur le passage d’un désherbage « planifié » à un désherbage « raisonné » est nécessaire.  Il s’agit de changer les habitudes pour ne plus raisonner en termes de « campagnes de désherbage » ; mais plutôt, s’accorder le temps de réfléchir et mener des actions d’entretien ciblées sur des zones particulières à réelles problématiques d’émergence d’adventices.

Les alternatives aux pesticides

Plusieurs outils sont à disposition des gestionnaires pour la mise en place de ce désherbage alternatif :

• La conception : les difficultés liées au désherbage nécessitent une prise en compte du végétal. Il faudra, soit lui laisser davantage de place, soit concevoir les aménagements de façon à limiter au maximum l’implantation des adventices.
• La prophylaxie : prévenir plutôt que guérir, l’idée de la prophylaxie c’est de limiter l’apparition des adventices en amont pour réduire le désherbage de ces secteurs par la suite. Cela peut passer par la mise en place de paillage ou de plantes couvre-sol par exemple.
• Les techniques mécaniques : suivant les types de surface, différentes méthodes mécaniques peuvent être mises en place. Il s’agit des appareils de désherbage à l’aide de brosses rotatives qui peuvent être montées sur tracteur, cellule, débroussailleuse,... avec des brosses nylon, fer ou mixtes suivant le type d’espace à désherber.
• On retrouve également tous les outils dit manuels qui sont les véritables outils de désherbage de tous les jours pour les agents : binette, couteaux désherbeur, houe communale,... Ces outils sont souvent polyvalents et doivent toujours être à portée de mains.
• Les techniques thermiques : Il existe tout un lot d’appareils thermiques avec le même mécanisme : chauffer la plante pour faire éclater les cellules de la feuille. Celle-ci ne peut alors plus faire sa photosynthèse. La plante se dessèche et finit par disparaitre (attention, à ne pas brûler la plante jusqu’à son noircissement pour ne pas consommer trop de gaz, risquer un incendie ou abimer le revêtement.
  L’utilisation d’un désherbeur thermique (à mousse, eau chaude haute pression, fours, à flamme ou à chaleur pulsée) nécessite une grande quantité d’énergies fossiles. Ces techniques doivent donc être utilisées de manière réfléchie et sont souvent des méthodes d’appoint en complément des techniques de désherbage mécanique.  
• L’acceptation de l’enherbement : parallèlement à cette évolution des méthodes, l’aspect général de la commune va nécessairement évoluer vers plus de végétal et de nature. Il faut donc que les citoyens acceptent davantage la présence de végétation sur certains espaces, un enherbement / fleurissement de certains espaces (pieds de murs, pieds de haies, secteurs en schistes,...) qui permettent de limiter le temps de gestion et la présence temporaire de quelques adventices sur certains espaces en enrobé jusqu’à leur désherbage.

Efficacité

Par ailleurs, les techniques alternatives ne sont généralement efficaces qu’après un à trois ans de mise en œuvre. C’est particulièrement le cas pour le désherbage thermique des surfaces stabilisées. En effet, lors des premiers passages, la chaleur peut provoquer la germination des graines enfouies dans les gravillons et accentuer le développement des adventices, dans un premier temps. Il ne faut surtout pas se laisser décourager, car après plusieurs passages, les techniques alternatives finissent par donner d’excellents résultats.