Techniques en Gestion Différenciée

Les espèces exotiques envahissantes (EEE)

Mots clés
EEE, Espèces exotiques envahissantes, invasives

Qu'est-ce qu'une EEE ?

"Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce allochtone (espèces d’origine étrangère au biome local, introduites volontairement ou accidentellement par l’homme) dont l'introduction par l'Homme (volontaire ou fortuite), l'implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques ou économiques ou sanitaires négatives" (UICN, 2000).

Un réseau national de surveillance

Un réseau national d’experts, composé du Service du Patrimoine Naturel (Muséum National d’histoire naturelle) pour la faune et de la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux pour la flore, apporte des réflexions et rend un avis sur les projets relatifs aux EEE (règlementation, plans d’actions nationaux, …).
Le réseau de surveillance national a pour objectif afin de détecter rapidement ou suivre des populations d'espèces introduites ou invasives afin de prendre des décisions appropriées (gestion, contrôle, commerce etc.) cohérentes à l’ensemble du territoire national en lien avec la règlementation de l’Union Européenne. La surveillance peut également être menée grâce à des programmes de sciences participatives. Les données sont issues d’observations réalisées par un grand nombre d’acteurs comme le grand public, les naturalistes, les gestionnaires, etc. Ces données sont ensuite intégrées à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) et consultables librement par tous.

Gestion sur le terrain

Une fois les plans d’actions nationaux rédigés, la gestion sur le terrain doit être menée. Pour ce faire plusieurs étapes sont à suivre :

  • Ne pas hésiter à se faire accompagner ou conseiller par des structures compétentes dans les démarches de gestion des espèces exotiques envahissantes (FREDON, Conservatoires d’espaces naturels, Conservatoires botaniques, etc.)
  • Réaliser un état des lieux de la situation avant d’entamer toute action de gestion. Cette étape est essentielle pour obtenir les données qui permettront d’appuyer les choix de gestion à mettre en place (caractéristiques du site, enjeux environnementaux, enjeux économiques ou sanitaires, impacts du développement des EEE  sur le milieu envahi,...).
  • Planifier la gestion. Identifier les objectifs de gestion qui auront été concertés et validés entre les différents acteurs. Ces objectifs doivent être cohérents avec l’état initial pour évaluer par la suite l’efficacité des mesures mises en œuvre.
  • Intervenir. Le choix de la technique de gestion dépend de l’espèce visée, du contexte du site et de moyens économiques et humains. Des précautions de gestion sont à prendre afin d’éviter la propagation de l’espèce ciblée ou pour protéger les gestionnaires.
    Exemples : Pour la Jussie, un filet doit être installé en aval du chantier afin de recueillir les éventuels fragments qui partiraient avec le courant. Ou encore, protection de la peau lors d’un chantier de gestion de la berce du Caucase.
  • Après toute intervention de gestion, il est important de mener un suivi afin de surveiller la dynamique éventuelle de réapparition de l’espèce. Ainsi, il sera possible de savoir si les objectifs de gestion ont été atteints ou si de nouvelles interventions doivent être programmées.  
  • Valoriser ces expériences. Parler des protocoles qui ont fonctionné ou non. Il existe une forte demande de la part des gestionnaires pour obtenir un retour d’expérience sur la gestion des EEE.