Techniques en Gestion Différenciée

Bois mort

Mots clés
zone refuge, biodiversité en ville, TVB

Du bois mort en ville ?

Le bois mort a longtemps été assimilé au désordre ou à un manque de propreté. Pourtant, la présence de vieux arbres et de bois mort prouve la bonne santé d’un écosystème forestier et est indispensable à la préservation de la biodiversité. En effet, environ 5 000 espèces sont tributaires du bois mort : coléoptères, oiseaux, amphibiens, mousses, lichens, etc., et près de 85% des champignons, dont le rôle écologique est fondamental.

Le vieux bois (présence de cavités) et le bois mort ont un rôle éco-systémique, un rôle alimentaire et un rôle d’abris-gîte.

Conseils techniques

Des conseils techniques peuvent aiguiller pour le maintien de bois mort en milieu urbain :

  • Garder du bois mort sur pied et au sol à tous les stades de décomposition, en particulier dans les endroits ensoleillés. Attention le bois mort sur pied ne peut être maintenu que dans les zones peu ou pas fréquentées par le public pour des raisons de sécurité. En cas de problème de sécurité, rabattre les arbres autant que nécessaire, mais pas plus.
  • Laisser du bois mort de grand volume
  • Laisser les cimes entières dans les boisements
  • Des ilots de sénescence peuvent être délimités ou certains arbres préservés. Ces arbres ou secteurs doivent être répertoriés sur plan pour établir un suivi fiable.
  • Laisser en place des chandelles et des souches
  • Conserver les arbres à cavités
  • Laisser vieillir également les essences pionnières et les arbustes

Sources :

Les feuilles mortes

Un autre élément des arbres n’est à ce jour pas respecté pour son rôle dans la préservation des sols et de la biodiversité : les feuilles mortes.

Au cours de l’automne, le fond sonore est rythmé par les souffleurs qui enlèvent la moindre feuille tombée d’un arbre. Le Washington Post a dénoncé dans une enquête consacrée au sujet en 2013, « qu’un souffleur émet énormément de polluants atmosphériques – 300 fois plus qu’une camionnette américaine basique ». Le souffleur contribue à polluer l’air en particules fines et fait surtout un bruit désagréable qui peut dépasser les 100 décibels.

Les feuilles mortes jouent un rôle important dans l’écosystème : enrichissement du sol, abris, alimentation de la pédofaune, etc. Certaines collectivités utilisent ces déchets verts comme paillage pour certains massifs ou en compost. Il serait intéressant que les collectivités aillent plus loin en maintenant des zones sans interventions permettant aux feuilles de se dégrader sur place jouant ainsi leur rôle de fertilisant.

Souffleuses et pollution

De plus, les souffleuses, utilisées en automne pour enlever les feuilles mortes, font un bruit désagréable qui peut dépasser les 100 décibels et contribuent fortement à polluer l’air en particules fines (Le Washington Post a dénoncé dans une enquête consacrée au sujet en 2013, "qu’un souffleur émet énormément de polluants atmosphériques – 300 fois plus qu’une camionnette américaine basique").

Le maintien de bois mort ou de feuilles mortes sur place doit être accompagné d’une communication ciblée pour informer et sensibiliser la population sur leurs rôles et leur importance dans ces lieux.

En forêt...

"Il n’aura échappé à personne que, dans une forêt où les arbres sont vigoureux, grands et solides, ils ne reçoivent ni engrais, ni pesticides, on ne les arrose pas, on ne les taille pas, on n’enlève pas leur feuilles mortes et ils bénéficient pourtant de la présence d’un sol riche." Francis Hallé (Plaidoyer du bon usage des arbres, Actes Sud, 2011)